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vendredi 29 septembre 2017

En attendant la consultation

De : Damien Morrad
Envoyé : Jeudi 6 Juillet 2017 16:32
Objet : La santé ! 


Salut Laurent ! Ça fait quelques jours qu’on n’a pas de nouvelle de toi, et vu que tu ne réponds pas sur ton portable j’ai décidé de t’envoyer un mail. Ça me rassurerait que tu répondes et que tu me dises comment tu vas et quand tu reviens.
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Laurent Frucher
Sam. 08/07, 13:21
Damien Morrad (DMorrad@laposte.net) 


Bonjour Damien, tu as eu raison de m’envoyer un mail car j’ai pété l’écran de mon téléphone. Je vais devoir en racheter un bientôt, je te préviendrais si je change de numéro. 


Disons que personnellement ça va pas fort depuis quelques jours. J’ai chopé une sorte de grippe-gastro assez sévère et j’ai eu le jackpot question symptômes : fièvre à 40°C, nez qui coule, toux à m’en fêler une côte, nausées, vomissements, diarrhée, évanouissements, brèves hallucinations … J’ai jamais autant douillé pour aller chez le Dr Naulet à vrai dire. Là, ça va mieux, mais il m’est arrivé un truc assez bizarre qui m’a fait un peu flipper quand je me suis rendu là-bas. Je vais t’en parler un peu plus bas, mais j’aimerais que ça reste entre nous parce que je n’étais pas franchement dans mon assiette après ça. 


Comme je te disais, je n’étais pas franchement bien. J’avais réussi à prendre un rendez-vous mardi à 14h grâce à l’agenda vocal du Dr Naulet, et je m’étais bourré de médicaments afin d’essayer de limiter mon état. Je sais ce que tu penses de l’automédication, mais crois-moi que quand tu te vides de 3 façons différentes et que tu dois passer presque une heure hors de chez toi, tu prends de quoi tenir. Bon je te passe la marche pour y aller, mais imagine moi avec un pull, blanc comme un linge, le nez totalement rouge, à galérer à marcher droit et en train de grelotter alors qu’il fait 30 degrés à l’ombre, et t’as à peu près l’état dans lequel j’étais quand je suis entré dans la salle d’attente. 


Bon, arrivé dans cette salle, je m’installe sur une chaise et j’attends mon tour. Je n’avais pas mon téléphone car il était déjà mort, donc je passais le temps en observant les autres et en essayant de deviner pourquoi ils étaient là – on passe le temps comme on peut. Malgré le fait que j’étais arrivé vers 13h30, y avais bien 3 personnes qui attendaient et qui passeraient sans doute avant moi. Tu connais le Doc’, il adore parler. 


Je jette donc un coup d’œil sur les malades devant moi et je remarque vite une femme d’un âge indéfinissable avec un teint encore plus pâle que le mien et une tête à faire peur. Même à plusieurs mètres, je pouvais voir qu’elle avait des cernes bien creusées, un regard quasiment vide et des lèvres plus bleues que roses. J’ai même pensé qu’elle était morte pendant son attente avant de remarquer qu’elle respirait. Alors que je la regardais, Naulet a appelé l’un des malades en salle, et la femme s’est mise à tousser extrêmement violemment, en mettant son bras droit en protection. Elle portait un genre de manteau long noir, mais après qu’elle ait toussé, j’ai nettement vu des tâches rouges dessus. Elle était pâle comme un mort, crachait du sang et attendait chez le médecin. Moi, je m’entaille le pouce je fonce aux urgences. Bref. 


Je me suis forcé à décoller mon regard d’elle afin de trouver un autre passe-temps un peu moins glauque. J’ai vu qu’il était 14h sur l’horloge murale, et j’ai décidé d’ouvrir l’un des magazines mis à disposition. De temps à autres, j’entendais la femme tousser alors que l’autre malade était plus silencieux qu’une ombre. Il s’est bien passé 10 minutes avant que le Docteur appelle le type silencieux. C’était bientôt à moi, et j’espérais que mes médicaments allaient faire effet encore longtemps car mes vertiges revenaient. J’ai décidé d’adresser la parole à la dernière personne avec moi, pour lui demander si elle arriverait à tenir l’attente. Ça ne s’arrangeait pas, elle avait des difficultés à respirer et il n’y avait plus que le bruit de sa respiration difficile qui affirmait qu’elle était vivante – Avec sa toux. Au lieu de me répondre, elle fût prise d’une autre quinte de toux, encore plus forte que les précédentes. Un peu gêné, j’ai commencé à sérieusement m’inquiéter pour cette femme quand cette dernière s’est mise à avoir du sang coulant de ses yeux. J’étais assez perturbé à vrai dire, il y avait quelque chose qui clochait : ses symptômes étaient trop important pour qu’elle se permette d’attendre là, le médecin aurait dû la remarquer bien avant. 


Après plusieurs minutes, Naulet est venu chercher un nouveau patient dans la salle d’attente. Et à ma grande surprise, c’est moi qu’il a appelé. Je me suis levé pour lui dire que la femme avec moi avait un état plus grave que le mien, et qu’elle devait passer avant moi, mais j’ai fait un malaise et j’ai perdu connaissance. Bon, selon le Doc’, je me suis levé et je me suis couché directement au sol devant lui, ce qui était assez inquiétant. Après avoir repris mes esprits, je lui ai demandé de s’occuper de la femme qui était dans la salle avec moi, en lui expliquant qu’elle avait sans doute besoin de plus de soins que moi. Le Docteur m’a regardé un peu perplexe, et m’a répondu qu’il n’y avait personne dans la salle avec moi, et encore moins quand je me suis écroulé.


Même s'il m'a dit que c'était normal d'halluciner avec la fièvre que j'avais, je peux pas m'empêcher de me dire que c'était trop détaillé pour être ça.
Enfin, t'en penses quoi toi ?

Nous avons décidé d'annuler la publication de 3e étage à droite, car nous n'étions pas au courant qu'il s'agissait d'une fiction de François Descraques. Autant pour respecter la ligne éditoriale que pour des questions de droit, nous préférons vous inviter à aller consulter la suite directement sur Twitter. Nous nous excusons pour le désagrément, ainsi que pour la pénurie à laquelle nous faisons face actuellement. Nous vous rappelons toutefois que le Nécronomorial est actif, vous pourrez y trouver la traduction de NoEnd House dès dimanche !

dimanche 3 septembre 2017

Hôpital

Ce message à été posté sur le forum Darkestrick (un forum traitant de paranormale aujourd’hui fermé pour des raisons inconnues).
Il a été posté par l'utilisateur Holydark:


À la lisière de ma ville se trouve un hôpital abandonné.
Personne ne sait vraiment pourquoi il a été déserté. Certain disent que cest parce qu’il est trop loin du centre-ville et que quand le nouveau a été construit, c'était trop coûteux d'entretenir deux hôpitaux simultanément.

Une autre raison avance qu'on ne parvenait pas à le moderniser.

Des rumeurs plus délirantes parlent de scandale lié au personnel. Si vous voulez mon avis, même si ces dernières étaient vraies, elles n'expliqueraient pas pourquoi on aurait carrément abandonné l'hôpital au lieu de simplement renvoyer le personnel problématique.
Bref, dans tous les cas, à cause de sa position éloignée de tout, cet imposant carré gris est encore là.

Si je vous explique cela c'est parce que, suite à un pari idiot, j'ai visité cet hôpital, seul, et ramené des photos. L'hôpital compte 4 étages et on peut accéder au toit soit via le 4ᵉ étage, soit via la cage d'escalier extérieur.

Je devais rapporter 5 photos, une par étage plus une sur le toit. Prouvant que j'ai eu les boules de visiter l'hôpital dans son intégralité.

Je suis un amateur de frissons. J'étais donc plutôt enthousiaste, si l'on peut dire, de me foutre une bonne dose d'adrénaline.

Évidemment, vous avez compris que cette visite a largement dépassé le cadre de mes espérances. Hélas. Je sais pas comment décrire ce que j'ai vécu. C'était horrible. Mais vraiment horrible.

Donc, je suis arrivé devant l'hôpital.
Première chose qui saute aux yeux : les fenêtres sont solidement condamnées, mais c'est pas le cas de la porte. J'ai entendu dire que l'hôpital, après son abandon, avait été occupé un temps par des dealers, ceci explique peut-être cela.

Les portes automatiques, en verre, avaient été brisées. Ça a été un jeu d'enfant de les franchir.
Ainsi, je suis arrivé à l'accueil. On manquait pas de lumière, vu que celle du soleil passait à travers les portes brisées. J'ai tout de suite pris une photo.

Puis j'ai exploré l'endroit.
Malgré les dégradations variées que j'ai rencontrées ici et là, l'endroit donnait cette impression d'avoir été abandonné du jour au lendemain. Dans la salle d'attente, j'ai trouvé de vieux magazines datant de la fin des années 80. Pas un seul bruit, j'étais le seul être vivant à l'intérieur de cette ruine.

J'ai ensuite découvert l'escalier menant au premier étage. J'ai allumé la lampe de mon portable pour pouvoir voir quelque chose. Au fur et à mesure que je m'écartais de l'accueil, la lumière faiblissait jusqu’à disparaître entièrement.

C'est donc dans le noir le plus complet que je suis arrivé au premier étage.

 Aucune lumière ne passait à travers le bois et l'acier qui bloquaient les fenêtres. Ma lampe était donc ma seule source de lumière. Au début je n'avais pas pas peur.

Faut dire que l'endroit était assez calme. Mais avec le temps, je me suis rendu compte que je n'étais pas seul. Je sentais la présence de quelque chose. De discrets bruits de pas et finalement, alors que j’examinais une salle avec ma lampe, j’ai aperçus une petite tache noire sur le sol. Elle a détalé sitôt la lumière sur elle. Surpris, curieux et un peu inquiet, j'ai suivi la chose noire. Après une petite course-poursuite, elle a fini sa course dans une salle sans issue.

C'était un chat, un vieux chat noir famélique aux yeux jaunes. Sur le coup, j'ai ri de ma stupidité. Et j'ai pris une photo de lui. Ma deuxième photo donc. Le chat était craintif, j'ai essayé de l'approcher, doucement. Mais j'ai à peine  fait un pas un avant, qu'il a foncé sur moi, puis est passé entre mes jambes, avant de quitté la salle sans issu. J'ai ensuite perdu sa trace.

Trouver le second escalier n'a pas été long, il était plus petit que celui reliant le rez-de-chaussée au premier étage. Une fois arrivé en haut. J'ai remarqué deux choses.

D'abord qu'il faisait beaucoup plus froid ici qu’en bas. C'était le printemps, j'étais en t-shirt et j'ai senti le froid, pas non plus glacial, mais présent, m’enveloppé. C'était surprenant; surtout si on rajoute l'autre élément, à savoir: l'odeur.

Il y avait donc une légère odeur dans l'air. Je pourrais pas vous la décrire, ça ressemble un peu à l'odeur de certains produits chimiques qu'on manipule durant nos années de lycée et de collège.

Et cette bizarrerie m'a poussé à la prudence. Si l'on oublie l'odeur et la température, j'ai rien aperçus d'étrange. La visite de cet étage s'est passée tranquillement. Jusqu’à ce que j'entende un bruit de pas provenant de l'étage supérieur. J'ai sursauté et aussitôt tendu l'oreille.

Rien.

Je n'entendais rien. J'ai pris quelques minutes à me convaincre que mon imagination était derrière tout ça.

Et j'ai continué tranquillement mon exploration. La seule chose marquante que j'ai trouvée est le lit d'un patient dont les draps étaient imprégnés d'une grosse tache de sang, vieilli par les années. J'ai photographié cette découverte. Puis j'ai continué ma route.

L'escalier menant au troisième était encore plus petit. L'odeur était de plus en plus forte et il faisait de plus en plus froid. La batterie de mon portable se vidait, lentement, mais sûrement.
En haut j'ai trouvé une porte noire, sans serrure, barrant l'accès au troisième étage , avec la mention « Réservé au personnel ».

La porte a été difficile à ouvrir, j'ai dû mettre toutes mes forces pour l'entrouvrir. Un exercice d'acrobatie rudimentaire plus tard et j'y étais.

La porte s'est refermée brusquement. Aussi d'étrange que cela puisse paraître, je n'étais pas inquiet, je me disais que je pourrais prendre, une fois arrivé au toit, l'escalier extérieur.

À l'intérieur, l'odeur était forte, très forte, à la limite du supportable. Rajoutez à cela qu'on avait l'impression d'être dans un congélateur.

J'ai remarqué très vite quelque chose de troublant: le sol était recouvert d'une chose. Une sorte de liquide, ou de boue, qui semblait absorber le bruit de mes pas.

Ça arrivait à mes semelles, c'était donc pas profond. La couleur de ce truc était vraiment sombre, une sorte de rouge très sombre, où le noir l’emporte sur le rouge, ce qui pourtant met étrangement ce dernier en valeur.

J'ai pris un peu de la chose sur mon index, c'était froid et gluant, je l'ai rapproché de mon nez, et ça puait cette putain d'odeur.

J'ai photographié mon index, le sol recouvert de la chose en arrière-plan. J'ai un pote doué en chimie, peu être connaît-il ce truc. À cause de l'odeur, à cause de la température et à cause, évidemment, de ce putain de truc. J'ai doucement commencé à flipper. Mais je ne courrais pas, d'abord parce j'avais peur de glisser, et que j'avais aucune envie d'être recouvert de ce truc.

Ensuite, parce je me suis remémoré le bruit que j'avais entendu tout à l'heure. Bruit qui m'a semblé alors encore plus bizarre, vu que, comme je l'ai précisé, la chose semblait absorber les bruits de mes pas.

 J'ai finalement découvert une porte, avec une pancarte à côté , montrant un escalier. Plus explicite, tu meurs. J'ai donc pressé la poignée de porte… et rien. La porte était fermée.

J'ai insisté à mort, pressé la poignée de toutes mes forces, martelé plusieurs fois dans l’espoir de la faire céder. J'avais même commencé à charger sur la porte. Mais en vain, j’étais fatigué, mon épaule me faisait mal, l'odeur me piquait le nez, le froid resserrait son étreinte sur ma peau et la peur remplissais chaque portion de mon cerveau. Un fait s'est imposé à moi: j’étais emprisonné dans ce putain d'hôpital !

J'ai couru vers la porte noire qui menait au deuxième étage, et sans le rebord d'une fenêtre salvatrice, j'aurais glissé dans la chose. Mon imagination carburait à cent à l'heure. Évidemment, la porte refusait de s'ouvrir. Vu qu'elle n'avait pas de poignée, j'ai tenté de l'enfoncer, en vain. J'ai insisté. Je suis presque sûr, étant donné la douleur, que j'ai failli me casser un os.

Mais rien.

Devant mes échecs répétés, je suis passé aux fenêtres, j'ai essayé d'en briser quelques-unes. Malgré mes nombreuses tentatives, et la présence d'un tabouret comme arme contondante : Aucun résultat. Même quand il m'arrivait de briser le verre, les barres de métal et de bois qui condamnaient la fenêtre formaient des obstacles indestructibles.

Soudain, l’espoir! J'allais appeler les pompiers, ils allaient venir avec tout le matos et je serais chez moi dans moins d'une heure!

La solution se trouvait entre mes mains depuis le début. Pourquoi j'y avais pas pensé plutôt?

Pas de réseau. Évidemment, ça aurait été trop beau.

J'ai du mal à décrire les minutes suivantes, la panique m'avait fait un peu perdre la tête, je n'étais plus qu'un.... animal... qui cherchait désespérément une issue. La seule lueur de raison qui m'habitait encore me disait de chercher la clé, il devait bien y avoir une clé qui ouvrait la porte du quatrième étage. C'était obligatoire!

Je ne sais pas combien de temps je suis resté à errer ainsi. L'heure, je ne l'a regardais plus. En revanche, j'ai fait très attention à la batterie de mon téléphone, mon unique source de lumière, qui diminuait progressivement. Et à une vitesse que j'ai trouvée alarmante.

Un temps incalculable plus tard, quelque chose m' redonné la raison.

Un bruit. Quand je l'ai entendu, j'ai sursauté, persuadé de voir mes peurs prendre vie. J'ai cherché la provenance du bruit. Avant de me rendre compte que cela venait de mon portable. J'avais reçu un message. Comment? Alors qu'il n'y avait pas de réseau?
Le message avait tout l'air d'un spam. Il disait, si mes souvenirs sont bons « Tu veux baiser des filles super sexy près de chez toi? Clique sur le lien! ». Je suis finalement revenu à moi-même. Ce message, tout aussi étrange et incongru qu'il est, m'avait fait sortir temporairement de mon état de panique. J'ai par la suite continué à rechercher cette hypothétique clé. Mais après ce qui devait être, maintenant que j'y réfléchis, quelques heures de vaines recherches, je me suis assis, abattu, sur un tabouret qui traînait. Les heures ont passé, la peur étant passée au second plan, remplacée par le tout puissant désespoir. J'étais en train d’abandonner.

Finalement, j'ai regardé mon portable, et  en voyant que je n'avais plus que 19 % de batterie, j'ai cliqué sur le lien.

Je sais, même moi je me suis rendu compte que j'avais agi comme con.
Mais comprenez-moi. J’étais mort à l'intérieur. Je ne savais plus quoi faire. J'avais perdu espoir.
Le lien m'a conduit vers une page web, normalement, rien n'aurait dû s'afficher à cause du manque de réseau. Mais vous l'avez compris, cet endroit ne respecte définitivement pas les lois de l'électromagnétisme les plus standards.

Une image s’est affichée sur mon portable. L'image montrait une infirmière, allongée sur un lit d'hôpital. Enfin, infirmière, je n'en suis pas sûr. La tenue d’infirmière qu'elle portait ressemblait plus à celle que vous verriez dans un film porno qu’à celle que portent réellement les infirmières. Avec des talons, des portes-jarretelles, et une micro-jupe. Du bassin jusqu’aux seins, la femme était coupée en deux. Comme si une immense paire ciseau était passée par là.

Son intérieur était répandu sur le lit.

Mais le pire, si vous voulez mon avis, était peut-être l'expression sur son visage. Un magnifique sourire, les yeux fermés, la pure extase. Pure extase tachée par le sang qui dégouline de sa bouche.

À peine l'image est parvenue à mon cerveau que j'ai crié. Bien sûr, ce n'était pas le cri fort et sauvage que vous entendrez dans un film d'horreur. Non, c'était plutôt le cri à moitié étouffé par la stupeur et montant dans les graves.

Un cri pathétique.

Mais le pire restait à venir. Une dizaine de secondes après l’apparition de la photo, mon téléphone s'est éteint.

Alors là, j'ai vraiment crié. Je n'ai pas fait que crier d'ailleurs, j'ai avancé dans le noir de manière parfaitement aléatoire tout en essayant vainement de rallumer mon portable. Mon cri, d'abord primitif, s'est transformé bientôt en appel à l'aide. J’ai appelé tout le monde, mes parents, mes amis, mon ex.

Et alors que mes poumons se remplissaient de l'air empoisonné, j'ai entendu un bruit de pas, mais qui n'avait rien d'humain. Il était lent, très lent, ferme, mais sonore. Même la chose n'arrivait pas à absorber le bruit. Il semblait venir de loin, mais il devenait de plus en plus audible. Il s’approchait !

J'ai couru pour fuir le bruit, pour ne plus entendre ce pas ferme. Presque tranquille. Mais rien n'y faisait. Le bruit se rapprochait petit à petit. Ça m'apprendra à fermer ma gueule!

La peur, le désespoir, la fatigue, la sueur, le froid, l'odeur, le bruit. Comment vous expliquez ce que j'ai ressenti.

Mais bon, je suis ressorti vivant.  Donc, après avoir fui plusieurs fois les bruits de pas, quand j'ai remarqué qu'il finissait toujours par se rapprocher inévitablement. Une idée m'a traversé l'esprit. Vous savez, dès fois votre portable « s'éteint » sans avoir la possibilité de se rallumer. Souvent à la suite d'un bug. Une des techniques que je connais pour régler le problème est d’enlever la batterie puis de la remettre. Après ça, le téléphone s'allume normalement. C'est ce que j'ai fait.
J'ai retiré la coque, que j'ai d'ailleurs perdu. J'ai pressé de toutes mes forces le bouton de mon téléphone. Et miracle: il s'est rallumé!

Dès que j'ai pu accéder au menu, j'ai allumé la lampe de mon téléphone. Je n'avais plus que 15% de batterie. Mais tant pis, l'adrénaline était montée, mes muscles s'étaient contractés, la lumière m'avait redonné espoir J'allais combattre l'auteur de ce bruit ! Je me disais que je n’allais peut-être pas ressortir vivant. Je ne savais pas comment me battre. Mais peu importe ! Je ne pouvais pas fuir éternellement.

Et alors que je chargeais en direction du bruit. Il s'est arrêté.

J'arrivais dans le couloir où j'avais entendu pour la dernière fois le bruit. Rien, pas le moindre bruit, pas la moindre trace de pas. Rien du tout. Maintenant que j'y pense, j'aurais dû m'inquiéter. Comment quelque chose pouvait apparaître, puis disparaître aussi mystérieusement?Sur le moment, je me suis dit, plein de fierté et d'espoir, que l'auteur du bruit devait avoir eu peur de la lumière !

Après m'être aperçu que je restais debout à ne rien faire, je suis reparti, déterminé, à la recherche de la fameuse clé. Et devinez quoi, Je l'ai trouvée. Un trousseau pendait juste à côté de la porte noire. Comment j'ai pu ne pas le voir ? Aucune idée. Mais si je l'avais aperçu plus tôt, beaucoup de frayeurs auraient été épargnées. J'ai donc pris la clé et je suis allé à la porte du quatrième étage.

Après plusieurs tentatives, j'ai finalement trouvé la bonne clé. Et c'est avec un soupir de triomphe que j'ai ouvert la porte du quatrième étage. J'ai refermé la porte derrière moi à double tour. L'escalier était encore plus petit. Mais qu'importe ! À mesure que je montais, la température redevenait normale et l'odeur disparaissait. De même pour la peur. Une fois arrivé en haut, j'ai découvert une seconde porte.

Elle était rouge, une pancarte indiquait « Interdit au membre du personnel ». Bizarre.

Mais je commençais à m'habituer aux choses étrange. J'ai vite découvert la clé permettant de l'ouvrir. Après avoir fermé cette nouvelle porte à double tour, j'ai commencé à explorer le dernier étage.

Si le rez-de-chaussée était l'accueil, le premier et le deuxième étage, des chambres et des salles d'opération diverses, le troisième, les locaux du personnel.Le dernier devait être une sorte de salle d'archives. Avec des ordinateurs, des bureaux et de nombreux casiers. Tous fermés à clé, bien sûr. J'ai tenté d'en ouvrir un. En vain, aucune clé ne correspondait. Le lieu semblait aussi incongru dans un hôpital que figer dans le temps. Comme si on avait quitté les lieux précipitamment : je me souviens que des cigarettes à moitiés consumées étaient posées dans un cendrier. Une corbeille était renversée, son contenu poussiéreux à côté. Qu’a-t-il bien pu se passer dans cet endroit?

L'idée de prendre une photo a effleuré mon esprit. Mais, sitôt que j'ai eu cette idée. Mon téléphone a sonné !

Ça devait être mes amis qui commençaient à s’inquiéter ! Mais la voix à l'autre bout du fil ne m'était pas familière. C'était une voix féminine, sensuelle, et pourtant, étrangement inhumaine: « Ta bite me semble être magnifique, délicieuse. Ah ! J'aimerais tellement avoir ta bite dans ma bouche ! Elle me semble si juteuse. Elle doit être tellement agréable à la langue. Et gorgée de sang. Je me vois déjà la mordre, le sang dégoulinant, léchant les plaies causées par ma morsure. Un adorable geyser de… »

J'ai raccroché. Numéro inconnu, évidemment. J'ai eu à peine le temps de reprendre mes esprits de cet appel mi-érotique, mi-horrifique que j’ai entendu un cliquetis dans le lointain. On avait ouvert la porte !

J'ai couru. C'est presque par hasard que j'ai découvert le dernier escalier.

Il était en colimaçon. Et menait vers le toit. J'ai ouvert la trappe, et alors enfin, la lumière du soleil ! J’étais enfin sorti de cette merde !

Cet instant était magnifique, tout simplement. Carrément. C'était merveilleux, j'avais l'impression que tout le poids que j'avais accumulé tombait en poussière au contact des rayons du soleil couchant. J'étais en harmonie avec moi-même, tout allait bien.
Malheureusement, tout cela n'a pas duré plus de 4 secondes, le temps que je remarque qu'il y avait quelque chose d'étrange dans l'air.

Je ne saurais dire, une senteur discrète et diluée, mais perceptible. Mon regard s'est posé sur ma ville. Le fait que le soleil se couchait de son côté ne m'aidait pas. Malgré tout, j'avais l'étrange impression que quelque chose avait changé, sans arriver à mettre la main dessus. Une brusque, mais brève hésitation m'a saisi. Devais-je descendre? J'ai regardé mon portable, il était 18:30, toujours pas de réseau et de wifi. C'était probablement une illusion, mais j'ai cru entendre un bruit de pas provenant d'en bas. L'hésitation a alors disparu aussi soudainement qu'elle était apparue.

Une fois que j'ai eu fini de descendre l'escalier de secours, j'ai compris ce qui clochait : la ville était vide. Seul le vent venait rompre le silence des avenues.

Maintenant que le soleil ne me gênait plus, j'ai pu observer de plus près toutes les différences.

Premièrement, même si la ville était structurellement identique, je ne retrouvais aucun des magasins, échoppes ou restaurant qui m'étaient familiers. On aurait dit que tous les marchands avaient fait un consensus, étaient partis avec leurs marchandises, leurs services, ainsi que tous les signes distinctifs de leurs commerces. Pour vous donner une idée, j'ai reconnu un supermarché que je fréquente. Mais le nom et le logos de la marque avaient disparu, et quand je me suis approché des vitres, je voyais que les rayons étaient complètement vides.

La présence désagréable et désormais familière de la peur a de nouveau commencé à peser sur mes épaules. J'avais l'impression d'être tombé dans un piège. Que faire? Retourner à l'hôpital? Certainement pas.

Alors que j'étais perdu dans mes réflexions de plus en plus embuées par l'angoisse naissant;
j’ai entendu une musique, pas inquiétante, je dirais du jazz, ça provenait de pas loin.

Je me suis approché discrètement de la source de cette musique, j'avais encore peur de tomber sur quelque chose d'étrange.

Ça provenait de ce qui semblait être un bar. Un bar ! J'ai pris un choc en me rendant compte que je venais de découvrir enfin un lieu qui respirait la vie. Les lumières étaient allumées; l'enseigne montrait un gros chat blanc fumant une pipe,  juste à côté était écrit en lettre d'or « Le chat fumant ». Je n'avais jamais vu cet endroit auparavant. Existait-il seulement dans ma ville ?

C'est en m'approchant de la vitre que je vous ai aperçus, vous étiez là, seul, en train de boire tranquillement votre café. Vu que vous ne me sembliez pas bizarre malgré le manque de surprise que j'ai lu dans votre regard, je suis entré, intrigué, et je dois bien l'avouer, heureux d'enfin rencontrer une présence non hostile.

Et on arrive donc à là, moi qui viens te voir, puis te déballe mon histoire en échange de ton aide.

Le récit du jeune être était intéressant. Je l'ai un peu corrigé. J'ai enlevé toutes les hésitations, pauses, et erreurs de langage de son véritable discours. Ça serait bête de gâcher une telle histoire.

Dans tous les cas, j'espère qu'elle t'aura diverti, et que tu pourras me renseigner, tu auras remarqué qu'il y avait plein de choses louches dans cette histoire. À commencer par ces fameuses photos, j'ai demandé au jeune être de les montrer. La fameuse photo du liquide? Pas de liquide, juste la photo d'un plancher sale. La photo du chat? Pas de chat.

Si tu veux mon avis, il se cache quelque chose, quelque chose de très louche dans cet hôpital.

Les descriptions du jeune homme de son périple me rappellent certains passages du Taxídia krymméno de Homère. Notamment cette histoire de chat et de liquide. Il me semble que tu as un exemplaire de ce parchemin chez toi. Ça pourrait t'être utile. Dans le doute, j'ai rapporté l'intégrabilité de son récit. Si quelque chose m'a échappé, tu le verras, je te connais bien.

Pour la question du jeune être, je l'ai aidé. À trouver l'endroit où il pourra mourir de la manière la moins lente possible. Je ne vais pas te le cacher, je lui ai carrément menti en lui disant que le vieux château lui permettrait de retourner à son foyer.

Il semblait un peu méfiant, mais au fond de lui, je sentais qu'il bouillonnait intérieurement d'espoir. À l'heure actuelle, il doit être un peu refroidi, dans tous les sens du terme. Mais je pense avoir pris la bonne décision. Je sais que tu n'aimes pas cela, mais rends-toi à l'évidence, il n'aurait pas pu continuer à vivre comme avant. Tu sais bien que des choses qui lui échappaient jusqu'à aujourd'hui deviendraient soudainement évidentes, la folie le guetterait à chaque lieu familier. Et puis, soyons francs, on ne peut pas prendre le risque de briser le voile. Dans tous les cas, j'espère que tu tireras les choses aux clairs. J’étais occupé ces derniers temps, on a pas pu beaucoup communiquer. J'espère que toi et ta fille vous vous portez bien.

Gloire à Hastouras.

Amicalement, ton ami aux mains pâles.



Le texte que vous venez de lire est une lettre que j'ai reçue récemment. Ce n'était pas une erreur, l'adresse était bien la mienne. Par contre, le destinataire, de toute évidence, n'était pas moi.

J'ai un peu fouillé, il semble qu'un vieil homme habitait ma maison il y a 10 ans de cela. J'ai interrogé le voisinage, il me parle d'un vieillard discret et bien intentionné du nom de Frédérique. Il vivait avec sa fille âgée d'une trentaine d'années qui souffrait de retard mental.

Je n'ai pas encore retrouvé sa trace. J'ignore s'il s'agit d'un canular particulièrement bien fait ou d'une authentique lettre. Ça sent l'occulte à plein nez. J'ai fait quelques recherches sur la toile, au sujet du liquide, du chat, de cet hôpital dont la ville n'est (volontairement ?) pas précisée, ainsi que du fameux parchemin que mentionne « l'homme aux mains pâles » (c'est comme ça que j’appelle celui qui a écrit la lettre) :Le Taxídia krymméno. Pour l'instant, je n’ai rien trouvé, mais vraiment rien. Je commence à croire qu'il s'agit peut-être vraiment d'un canular. Mais malgré tout, il me semble invraisemblable d'avoir d'un côté des d'informations précises sur le destinataire, et de l'autre ne pas savoir que ça fait 10 ans qu'il a déménagé. Je suis donc dubitatif. Ça fait quelque temps que je lurk le forum. J'ai vu que vous connaissez bien le milieu de l'occulte. Peut-être certains d'entre vous ont des informations qui pourraient m'aider. Je suis pas mal perturbé par cette lettre.